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Histoire des Duboz de Chilly sur Salins


A l’origine de la famille Duboz on trouve un Duboz Philippe mort en 1637 et son fils Jean dit le vieil 1632 +1692 ; ce dernier eut comme fils Humbert –martin 1656 +1723 qui mit au monde Henri Duboz né en 1713 et mort le 23/02/1765. Sur tous ceux-ci on ne sait pas grand-chose.

J’ai entendu dire qu’ils se seraient enrichis dans le transport du bois depuis le haut Jura jusqu’à la Loue. Port lesney et Chamblay étaient des points de mises à l’eau d’où les bois étaient flottés et conduits par les radeliers sur la Loue, le Doubs et la Saône puis dirigés vers Toulon. Les sapins et les épicéas étaient transportés entiers sur des(fardiers ?)L’essieu avant comporte le timon, le corps est constitué par le ou les sapins et les roues arrières n’ont pas d’essieu mais un arceau muni d’un palan pour soulever et arrimer les arbres.

Henri eut un fils Pierre 29/06/1752 mort 27/04/1831 ou 1837?, qui épousa Claudine Françoise Tournier1753+26/06/1838.

C’est Pierre qui fit construire la grande* et belle maison de Chilly en 1802,

comme l’indique la date gravée au dessus du linteau de la porte d’entrée.

Thérèse et trois de ses enfants, Paul, Denis et Guy.en 1934ou 35 Pierre devait être en Angleterre en séjour linguistique chez les Templeman.

La surface au sol de cette imposante bâtisse est d’environ 2000m2, elle comprenait en façade, côté Nord, ( celle qu’on voit sur la photo) un logement de maître sur trois niveaux et en partie Sud la ferme proprement dite avec écuries, granges et le logement du fermier.

Nous n’avons pas de détails sur l’activité de Pierre ni de son père mais on peut estimer que pour pouvoir construire une telle maison il était nécessaire, soit de posséder une fortune confortable, soit de bénéficier de revenus très conséquents.

Pierre eut deux enfants : Jean Alexis Duboz et Félix Adrien Duboz dont nous retrouvons la trace dans un partage le 12/09/1939 . Le domaine à partager s’étendait sur une surface de « cinq cent-seize journaux et trente trois perches » et était estimé à l’époque pour une somme de 564.005,31 Francs.

(Si on fait le total des surfaces des deux lots on s’aperçoit que l’ensemble du domaine faisait 616 journaux et non 516 comme écrit en toutes lettres dans l’acte notarié !)

« Les domaines sont situés sur les territoires des communes de Chilly, Ivory, Champagny, La Chaux sur Champagny, Aresches, section de Moutaine, Pont d’héry, Fonteny, Bracon et Salins, tous situés dans le canton de Salins, plus Andelot canton de Champagnole, et Montigny-les-Arsures, canton d’Arbois »

Après accord entre les deux frères les biens furent partagés en deux lots de valeurs équivalentes et attribuées par tirage au sort !

Le premier lot comprenant la grosse ferme de Chilly*, une ferme à Ivory, une petite ferme dans le village près de la fontaine, une ferme à Charnay commune de Fonteny, la ferme du Malaton et plusieurs vignes à Montigny soit un total de 307journaux ¾. fut été attribué à Félix Adrien Duboz dont nous sommes les descendants.

Celui-ci devait par convention de l’acte de partage :

« … cédera à son frère, sans indemnité, pour la durée de quatre ans, quatre chambres au couchant, la galerie du même coté, le droit à la cuisine du fourg pour cuire son pain, et faire ses fromages et même la lessive, moitié de l’écurie au couchant du côté des appartements, droit de passage dans l’autre portion à la

citerne qui est en commun et le droit à la grange…. etc. etc… Il est bien entendu que toutes les réserves en jouissance dans la dite maison cesseront à l’expiration des quatre années. »

Le second lot d’une surface de 307,78 journaux* fut donc attribué à son frère, Alexis Victor Duboz qui pendant la période de quatre ans dont il disposait, fit construire, sur ses terrains de l’autre côté de la route d’Arbois, une belle maison que les gens de Chilly appelaient le château.

Duboz Félix Adrien de son, mariage avec Virginie Grandperrin, eut deux fils :

Pierre Victor Justin. Ce dernier fut médecin à Salins, il participa, en qualité de médecin de bord sur le Duplex, à la campagne du Tonkin. A Chilly nous avions des souvenirs de cette expédition avec sa photo parmi les officiers du Duplex et une collection d’armes anciennes, lances et hallebardes, qu’il avait ramenées à son retour. Il est mort en 1872,, il se serait suicidé !

Et Félix Duboz 1834 + 1900 qui épousa Marie Thiébaud (on retrouve là une descendante des de Labiche)

Félix fut maire de Chilly. Il eut cinq enfants : Georges, Gabrielle, Léon, Madeleine et Suzanne, auxquels il fit donner une instruction exceptionnelle pour l’époque, les échanges épistolaires entre les sœurs témoignent d’un excellent niveau culturel. D’après ce que j’ai pu savoir elles firent leurs études dans une institution à Lausanne.

L’ainé Georges 1859 + 1916 devint percepteur. Il eut deux enfants :

Félix, ingénieur à l’air Liquide mort en +1950, père de George et de Marie-Thérèse.

Et Jeanne 1892 +1970 mariée à Mr. Borel ; elle donna naissance à Pierre qui lui-même eut un fils Jean-Pierre. Elle épousa en deuxième noce Emile Giraud, un professeur de droit international, qui siégea avant la guerre à la Société des Nations dont le siège était à Genève. C’est Jeanne qui acquit la maison de Chapois dont ils firent leur lieu de vacances en raison de sa proximité avec Genève. Ils avaient coutume d’y inviter aussi de nombreuses personnalités politiques, membres de la S.D.N. dans les années qui précédèrent la seconde guerre mondiale.

La seconde Gabrielle, que nous appelions Manga, 1861 +1944, resta célibataire, c’est elle qui hérita de la maison de Chilly , elle adopta Thérèse, ma mère ; C’est la raison pour laquelle les quatre frères Bermond devinrent propriétaires de cette maison de Chilly.

Manga qui était aussi ma marraine, était une personne extrêmement douce et scrupuleuse qui n’aurait absolument jamais voulu causer le moindre tort à qui que ce soit.

Cle Léon et Manga lors d’un séjour à Dole

Le troisième, Léon (cle Léon), 1863 +1940,fit des études de clerc de notaire et travailla un certain temps dans une étude à Arbois ; mais son gout pour la vie simple et la nature le décidèrent à abandonner ce travail pour se consacrer à la gestion de ses biens et à celle de la commune. Chasseur mais amoureux de la nature qui n’avait aucun secret pour lui : C’était un écologiste avant l’heure ! Célibataire lui aussi, il adorait les enfants ; il me communiqua cet amour de la nature et fut pour moi un excellent professeur de sciences naturelles.

Il hérita de bien sur Andelot et chapois qui revinrent ensuite à Jeanne Borel/Giraudsa nièce. Aujourd’hui cette belle propriété appartient à Jean-Pierre Borel son petit-fils.

Chapois en 2015, lors d’une réunion de famille organisée par Jean-Pierre

La quatrième Madeleine 1874 + ? , hérita dans la succession de son père de la ferme de Malaton. Elle épousa un médecin, le docteur Blanc. Ils eurent une fille nommée Madeleine, comme sa mère, elle devint dominicaine sous le nom de sœur Thérèse Dominique. Mais le Docteur Blanc mourut alors Madeleine épousa en seconde noce Louis Zollet et mit au monde un garçon Louis.

L’oncle Louis était un homme très militaire et rigide, comme les allées de son jardin où tout était défendu. Il nous terrorisait mais la tante, toute en douceur, savait très bien arrondir les angles et rendre les choses plus supportables.

La cinquième, Suzanne, notre grand-mère bonne maman, 1876 +1959, hérita de la propriété de Remeton qui revint ensuite aux enfants Pescararolo ; elle épousa un militaire, le commandant Pierre Chauvin, notre grand-père, 1869 +1914, qui fut tué au début de la guerre le 23 Novembre 1914 à la tête de son régiment.

Le commandant Pierre Chauvin

De leur union naquirent trois filles : pierrette 1990 +1990, sans descendance, épousa, l’amiral Jack Towers, la seconde Thérèse épousa Jean Bermond et mis au monde les quatre frères Bermond, Pierre, Paul, Denis et Guy.

La troisième, Gabrielle (Tante Bijou), 1909 +1961, elle se maria avec William Pescarolo et devint la mère de Sophie, Pierre, Marie-Christine, Henri et Martine

Les trois sœurs Pierrette, Thérèse et Gabrielle

Suzanne, (bonne maman) qui n’avait que 38 ans au décès de son mari, fit front courageusement à l’adversité et put donner à ses trois filles une bonne éducation et une instruction solide dans un établissement réservé aux pupilles de la nation.

Elle était une personne très autoritaire au caractère marqué et pleine d’ambition pour ses filles, Toutes trois obtinrent leur baccalauréat, chose rare pour des filles à cette époque. C’est à travers la réussite de Pierrette en particulier qu’elle a vu se réaliser toutes ses espérances, en effet Pierrette, servit comme interprète auprès des troupes alliées après la première guerre mondiale. Elle rencontra par la suite l'amiral américain, Jack Towers, qu'elle épousa, et s'établit aux USA.

La seconde, Thérèse, se maria en 1920 à l'âge de 18 ans avec Jean Bermond qui venait de passer six ans dans l'armée sur les différents fronts. Les hommes étaient morts en nombre pendant cette guerre de 1914/ 1918 et les femmes étaient heureuses de trouver un mari parmi ces ( héros) rescapés! ce qui explique que beaucoup d'entre elles se marièrent avec des hommes plus âgés qu'elles.

Thérèse avait eu dans sa jeunesse, vers 9 ou 10 ans une diphtérie, maladie qui peut entrainer une atteinte de la valve cardiaque aux conséquences graves, ce fut le cas pour elle. Malheureusement on ne savait pas pratiquer il y a un siècle, l'opération qui aurait pu y remédier. Quatre grossesses aggravèrent encore son état et elle mourut des suites de cette maladie à l'âge de 40 ans.

Malgré son état, dans sa courte vie, elle s'efforça, avec amour, de nous donner une éducation solide pour affronter la vie qui nous attendait.

Son souci constant était de nous responsabiliser et de nous rendre autonomes. Sentant la précarité de sa santé, comme la mère oiseau qui pousse ses petits hors du nid, de même nous incitait-elle sans cesse à prendre des initiatives et à nous débrouiller nous mêmes; elle savait que son temps était limité et elle voulait que nous soyons forts faire face après sa disparition!

La troisième, Gabrielle, (tante Bijou) qui n’avait que 5 ans à la mort de son père, a certainement souffert de l’absence de père, mais elle avait heureusement hérité d’une solide constitution physique, d’une vraie joie de vivre et d’un caractère bien équilibré. Malgré la charge de ses cinq enfants et la responsabilité de sa clinique d’accouchements, elle n’a pas hésité, au décès de sa sœur, à prendre en main le souci de ses quatre neveux Bermond en se considérant comme leur mère tutrice. C’est elle qui a mis au monde les trois enfants de Paul, Pierre-Yves, Patrice et Brigitte, et Denise la considérait comme sa belle-mère. Elle avait toujours de l’amour à donner autour d’elle. Malheureusement elle fut emportée prématurément à l’âge de 52 ans d’un cancer décelé trop tard !

Porte d’entrée de Chilly en 1925 Thérèse est enceinte de Paul, Bijou a 16 ans !

Debout André Bermond et Bijou

Sur le banc Suzanne, Pierre, Thérèse et Manga

Accroupi Cle Léon et son chien Falot.

Pendant les vacances à Chilly en 1927

Debout : Bijou, Cle Léon Les sœurs Suzanne et Gabrielle (Manga),sur le banc : Pierre, Jean Bermond et Paul

Printemps 1929 Pierre Paul Denis et Thérèse.

Départ de Pierrette pour l’Amérique, Chilly1928

Thérèse, Pierrette, Bijou, Pierre, Paul, Manga, Suzanne.

Porte d’entrée de Chilly en 1925 Thérèse est enceinte de Paul, Bijou a 16 ans !

Cueillette des pommes 1935 sur l’échelle de haut en bas Paul, Denis tendant une pomme à Manga et Guy

Chilly fut pendant de nombreuses années le lieu de rassemblement de la famille pour les vacances jusqu’en 1940 où la maison, victime de l’occupation, devint la la « Komandanture » Inutile de dire qu’elle eut beaucoup à en souffrir.

On peut lire en annexe « l’été 38 » qui relate cette histoire.

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